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Carte d’identité
• Régime : République
• Chef d’Etat : Bachar el Assad (Président depuis 2000)
• Langues : L’arabe est la langue officielle. Parmi les langues minoritaires : l’arménien, le turkmène, et le kurde sont aussi parlés. L’araméen est encore utilisé dans certains villages du Qalamoun comme Maaloula. L’anglais est généralement parlé dans le milieu touristique.
• Population : 20 millions d’habitants, 52% des habitants vivent en zone rurale et 48% en milieu urbain.
• Religions : 87% des Syriens sont musulmans, 13% sont chrétiens.
• Superficie : 186 356 km2 dont 1/3 de terre arable,
• Capitale : Damas (5 millions d’habitants)
• Villes principales : Damas, Alep (3 millions d’habitants, Homs (1 million d’habitants),
Hama (400 000 habitants)
• Pays limitrophes : Turquie, Irak, Jordanie, Palestine, Liban.
• Décalage horaire : +1 h (par rapport à Paris)
• Monnaie : Livre syrienne (SYP)
• Indicatif téléphonique : +963.
• Sites classés au patrimoine de l’Unesco : les vieilles villes de Damas, Alep et Bosra, ainsi que le site de Palmyre.

Géographie et Climat
• Géographie
Si la Syrie est désertique sur une bonne moitié de son territoire, elle offre une diversité de paysages surprenants pour le visiteur : de hautes montagnes enneigées jusqu’au printemps, d’aimables collines plantées de vergers, d’austères paysages basaltiques, et une côte qui atteint toute sa splendeur au Nord de Lattaquié.

À l’extrémité orientale de la Méditerranée, la Syrie , environ un tiers de la France en superficie, a cinq voisins frontaliers : la Turquie au Nord, l’Irak à l’Est et au Sud–Est, la Jordanie au sud, le plateau du Golan au sud–ouest, le Liban à l’Ouest.

La Syrie est avant tout continentale. La topographie du pays présente une région montagneuse fertile sur une étroite côte méditerranéenne qui court sur 183 km et le long de la frontière libanaise, une vaste plaine cultivée au centre entre Homs et Alep et un désert ponctué d’oasis dans le triangle Est. La Syrie est barrée de montagnes, notamment une haute chaîne montagneuse qui sépare la côte du reste du pays et prolonge l’Anti–Liban, une chaîne volcanique au Sud Est de Damas, et une montagne qui traverse le pays, orientée du Sud Ouest vers le Nord Est, à partir du massif de l’Hermon (2 814 mètres). Le pays est irrigué par l’Euphrate au Nord, dont la vallée constitue un croissant fertile, et l’Oronte au centre ; elle profite de pluies hivernales vers la côte méditerranéenne et le Nord.
• Climat
Le climat, de type méditerranéen, se compose d’étés chauds et secs et des hivers pluvieux, avec deux brèves saisons intermédiaires. En été, les températures peuvent atteindre 40° et plus. À Damas, l’altitude adoucit les effets de la canicule.

La plaine littorale a un climat méditerranéen : été assez chaud avec une assez forte humidité de l’air et peu de pluie, hiver doux et pluvieux.

La zone montagneuse connaît un climat continental assez rude ; l’hiver y est froid et pluvieux (chutes de neige et quelques brèves périodes de brouillard).

Le climat des plateaux de l’Est est désertique : été extrêmement chaud (jusqu’à 45°) et sec, mais les nuits sont souvent fraîches. Les précipitations sont maximales en janvier et février. D’août à fin septembre règne la sécheresse estivale.

Températures moyennes :
– à Damas : de 2° en hiver à 40° en été,
– à Alep : de 8° en hiver à 40° en été.

Les meilleurs moments pour partir, sont les mois d’avril – mai et de mi septembre à fin octobre. Les journées sont ensoleillées, il pleut rarement et la chaleur est supportable.

Les Régions
« Chaque individu possède deux foyers, sa maison, et la Syrie ». La Syrie abrite en effet la moitié du patrimoine des toutes premières origines de la civilisation, faisant du pays le foyer de tous, et la fierté du Proche–Orient.
Ce Proche–Orient, à mi–chemin entre l’Asie et l’Afrique, c’est d’abord un monde de nomades : des tentes bédouines ponctuant un désert de sable et de pierres. C’est le monde des oasis, promesses d’abondance pour les habitants du désert, tels en Syrie, l’oasis dorée de Palmyre dont les colonnades s’embrasent sous le soleil couchant, ou Damas, oasis fertile de montagne, développée en ville depuis les premiers balbutiements d’une humanité bâtisseuse.
La Syrie vit ainsi surgir l’idée de ville, sur les rives de l’Euphrate, fleuve témoin des premières bribes de civilisation qui inspira également l’idée de l’écriture et de la musique.
Le peuple syrien, généreux et fier, conjugue de la sorte l’hospitalité des nomades et des habitants des villes, offrant au voyageur un accueil d’une grande richesse humaine.
À un voyageur avide d’un retour aux sources, la Syrie, offre non seulement cet émoi face aux vestiges des tous débuts, mais aussi la surprise de découvrir un patrimoine d’une richesse étourdissante. La diversité des civilisations ayant marqué la Syrie de leurs traces est tout bonnement impressionnante.
Apamée témoigne par exemple de la grandeur de la Syrie romaine. Palmyre et ses temples hérissés de colonnes glorifient les périodes hellénistique et romaine. Au cœur du massif Calcaire, le sanctuaire dédié à saint Siméon le Stylite, entouré d’un ensemble d’édifices, est quant à lui une des premières manifestations architecturales et spirituelles du christianisme. Les croisés luttèrent également sur la terre syrienne : défiant les siècles, le Krak des Chevaliers est le parangon de cette architecture militaire qui permet de retracer l’épopée des Croisades. À Damas enfin, la première dynastie de l’Islam légua un joyau fabuleux : la mosquée des Omeyyades, toujours scintillante dans l’éclat de ses mosaïques à fond d’or.

• Damas et le Sud
C’est généralement par sa capitale que l’on aborde la Syrie, une entrée en matière idéale. Damas est l’une des villes les plus envoûtantes du Proche Orient, fleuron du premier grand empire islamique des Omeyyades, nichée au pied du mont Qassioum à quelque 700 mètres d’altitude.
Au crépuscule, vous admirerez de son sommet la vue imprenable sur la ville, ses lumières sur la ville, ses minarets, et les lumières du quartier de Salihiyé.
Sous les murs des hauts palais qui font la réputation de la ville, vous arpenterez les ruelles ombragées de la vieille ville. Vous découvrirez ses jardins secrets, ses souks entre boutiques de narguilés et de tapis d’Orient, goûterez ses épices et ses fruits confits.
À la mosquée, n’hésitez pas à passer du temps, à l’heure de la prière, mais aussi dans la journée, quand les Damascènes se détendent, discutent et jouent dans la cour.
Et vous serez certainement pris d’une émotion particulière, dans ces églises, empreintes de la mémoire de Saint Paul, qui eut révélation de sa mission aux abords de Damas.
Dans les dédales de la Damas moderne, vous ne manquerez pas le musée national qui offre une sublime collection d’antiquités venant de tout le pays. Pourquoi ne pas vous délasser ensuite dans les nombreux hammams médiévaux ?
Si vous avez le temps de vous évader une nuit, passez donc au monastère de Mar Mousa, un petit coin de paradis d’une sérénité et d’un silence à couper le souffle.
Damas offre ensuite un excellent point de départ pour découvrir le sud du pays. : le Haurel et le djebel Druze, terres volcaniques qui se couvrirent, avec la présence romaine, de dizaines de villes et de villages qui conservent des vestiges significatifs, comme Shahba, Qanawat, et surtout Bosra.
Au Nord de Damas, le massif du Qalamoun, vallée fertile coincée entre deux chaînes de montagnes, apparaît comme un conservatoire de la chrétienté orientale avec ses nombreux monastères encore en activité. Dans le plus visité de ses villages, Maaloula, les habitants parlent encore l’araméen, la langue du Christ. À la lisière orientale du Massif, face au désert, le monastère médiéval de Mar Mousa a été réhabilité par une communauté sous la houlette d’un prêtre italien.

• Alep et la vallée de l’Oronte
Alep, deuxième ville de Syrie, a longtemps été la première par sa population et son activité économique. Ses traditions industrielles et commerciales ont trouvé à s’employer sur de nouveaux marchés comme les cotonnades et la confection destinées notamment au pays de l’ex Union Soviétique. Les intermédiaires russes ont envahi certains quartiers du centre, ou la plupart des enseignes sont transcrites en cyrillique. Alep porte tous les stigmates d’une époque brillante et révolue, ce qui lui confère des accents romantiques, qui ressemblent un peu à ceux de Vienne. La « fière d’Orient » reste éminemment traditionnelle : au cœur de la vieille ville, les souks attirent toujours une clientèle de Bédouins et de ruraux de la région. Ils conservent une atmosphère unique qui ramène le visiteur des siècles en arrière.
Vous resterez au moins deux jours à Alep, que vous arpenterez à pied, et dont vous goûterez les merveilles culinaires dont la réputation n’est plus à faire.
En la quittant, vous ne devez pas manquer Saint–Siméon, à une heure de voiture : sur une colline dominant les derniers contreforts des montagnes kurdes, un magnifique sanctuaire fut érigé au Ve siècle sur le lieu de retraite de Siméon, le premier des stylites (ermites du début du christianisme) dont la célèbre histoire dit qu’il passa 36 ans au sommet d’une colonne.
Vous pourrez poursuivre votre exploration de la région dans le massif calcaire, célèbre pour ses villes mortes byzantines disséminées dans de superbes paysages.

• La côte Méditerranéenne
Bordée d’une plage infinie dominée par de verts sommets, et ponctuée de sites historiques, la côte s’étale depuis la frontière turque, sur 180 kilomètres vers le sud. On y respire un air méditerranéen, au goût marin et aux effluves d’olive, d’aubergine, de poivrons verts, cultivés dans les hauteurs. Les deux grands ports de Lattaquié et de Tartous ponctuent ce littoral de mer et de montagne.
À Lattaquié, port principal de la Syrie,vous devinerez l’ossature d’une ancienne ville romaine, à l’ombre de ce tétrapyle (porte à quatre baies).
Envie d’un bain de mer ?
Ses plages au Nord mènent à Shatt el–Azraq, dite « petite côte d’Azur syrienne », la plage la plus chic et la mieux entretenue du littoral. De Lattaquié, vous partirez pour des excursions inoubliables à travers l’histoire lointaine des cités marchandes du littoral : Ougarit la Cananéenne, où il y a trente–trois siècles un scribe obscur eut l’idé géniale du premier alphabet, ou encore Amrit, cité phénicienne dotée d’un étrange sanctuaire lacustre. L’histoire plus proche, pour les voyageurs d’Occident, de ces citadelles laissées par les croisés : Tartous, le grand port des templiers, mais surtout le Krak des chevaliers, le Château de Saône, et le Marqab, nichés dans les hauteurs du djebel Ansariyé.
Car l’Ouest Syrien, c’est aussi une montagne qui servit de refuge à certaines communautés musulmanes dont les Ismaéliens. Ces derniers, les descendants des « terribles Assassins » des chroniques franques, hérissèrent la montagne d’un chapelet de places fortes dont certaines sont parvenues jusqu’à nous. Elles occupent toujours les coins les plus reculés du djebel, dominant de rudes paysages qui justifient l’excursion, au moins autant que les ruines.

• Palmyre et la steppe
Palmyre est une image d’Épinal de la Syrie : des colonnades enflammées par le soleil dans le ciel pur du matin, ou noyées dans l’or de son coucher, des temples à l’exubérante décoration, le souvenir de Zénobie, la reine arabe qui osa défier la puissance romaine.
La célèbre oasis vous attend, au bout de belles routes asphaltées au milieu du désert, avec son parc hôtelier désormais adapté à la très grande demande touristique.
Autre mythe de l’Est Syrien, l’Euphrate, fleuve nourricier du croissant fertile, au bord duquel a débuté l’histoire avec l’invention de l’écriture par les Sumériens. Le site de Mari témoigne de cette lointaine époque. D’autres civilisations ont laissé leurs empreintes sur ces rives : les Grecs et les Romains avec l’étonnante citadelle de Doura–Europos, en surplomb du fleuve ; les Byzantins à Résafé, fortin sur une piste caravanière qui connut la célébrité en abritant le tombeau de Saint Serge, devenu le but d’un pèlerinage connu au Moyen–Âge dans toute la chrétienté orientale. La grande ville de la steppe est Deir ez–Zor, point de convergence des Bédouins qui viennent s’approvisionner dans ses souks. L’exploitation des gisements de pétrole dans les environs lui a donné récemment un regain d’activité. Grâce à ses hôtels, c’est un excellent point de départ pour partir en excursion dans la région.

Art et Culture
La culture en Syrie est liée à un héritage et à l’influence de civilisations variées qui ont habité ses terres. Les bibliothèques syriennes sont remplies de manuscrits rares et d’œuvres sans prix. La collection la plus riche se trouve à la bibliothèque de Al–Assad, à Damas.
La Syrie est en outre le pays de l’invention de la musique transcrite en notes. S’il est très sensible à l’art d’Euterpe, le peuple syrien se repaît également de cinéma, de littérature, et bien sûr de cuisine.
• Musique
La musique est omniprésente en Syrie.
Certaines stars de la chanson sont adulées, notamment des stars venant des pays voisins (l’Égyptienne Oum Kaltoum, La libanaise Fayrouz). Farid el–Attrache, Druze installé en Egypte, reste le plus grand des interprètes de comédie musicale arabe.
Par la complexité de ses formes, la musique traditionnelle arabe est un peu difficile d’accès.
Mais ne manquez pas d’écouter de la wasla, une suite de pièces vocales et instrumentales composées et improvisées dans le même ton (le maqâm).
Côté musique religieuse, vous pouvez écouter par exemple, Sabri Moudallal, premier muezzin d’Alep qui donne des concerts très attendus.
Le chant soufi est également à l’honneur à Damas, et vous pourrez en sus voir les derviches tourneurs de mawlawiyya, installés dans la capitale, ainsi qu’à Alep et Homs depuis le XVIe siècle.

• Cinéma
Face à la foisonnante production égyptienne, le cinéma syrien produit dans l’ombre des films de qualité. On peut voir en Syrie une grande quantité de films importés, mais également des films d’auteur, plus accessibles aux arabophones.
Vous pouvez en voir plus facilement lors de rétrospectives et de festivals en France. Sous le ciel de Damas, paru en 1931, reste gravé dans les mémoires comme le premier « vrai » film syrien, même si un film muet avait déjà vu le jour trois ans auparavant.
Depuis le début des années 1960, le cinéma a fait un vrai bond en avant, et les réalisateurs se sont souvent vus formés en Egypte et en ex–URSS.

On peut citer Le couteau et Les rêves de la ville, comme très grands succès.

Tous les quatre ans, Damas organise un festival international de cinéma, en alternance avec un festival de théâtre. À l’occasion de la journée mondiale du tourisme (27–28 septembre), des fêtes se déroulent à Palmyre et des concerts sont donnés à Damas. Vous pouvez vous renseigner dans les centres culturels (lien Pratique/Carnet d’adresses) pour des manifestations ponctuelles. Vous pourrez également y découvrir plus d’informations sur la littérature, la poésie et le théâtre syriens.

• Cuisine
Héritée d’un passé commun, la cuisine syrienne offre des similitudes avec les cuisines voisines de la Grèce, de la Turquie et du Liban. Elle n’a en revanche rien à voir avec celle du Maghreb : ni couscous ni tajines, et les épices fortes sont utilisées avec modération.
La cuisine Syrienne est variée et raffinée. N’hésitez pas à demander conseil dans les restaurants, et ne vous limitez pas forcément aux classiques : taboulé, hommos, poulets rôtis et brochettes d’agneau. Chaque région et chaque communauté ont leurs particularités : le poisson sur la côte, les pâtes d’amande fourrées à Alep, les charcuteries des Arméniens, les méchouis des Bédouins…

La cuisine syrienne est toute de fraîcheur. On fait chaque jour son marché. Et sous ce climat, les produits sont succulents. On les assaisonne avec des épices et des condiments variés. Outre le sel et le poivre, la menthe, la cannelle, le citron, le piment, les pignons de pin… entrent largement dans les préparations. Le tout est arrosé d’huile d’olive, bien sûr, et frit si nécessaire dans une graisse clarifiée appelée « samné ».

Le fabuleux pain syrien accompagne les plats ou se grignote tout chaud au cours de la journée. Délicieux lorsqu’il est servi chaud, on le saupoudre parfois de petites graines noires au goût anisé (nigelle). Le Khoub, est le pain arabe. On peut l’ouvrir pour la garnir ; plus souvent on le partage à la main, pour le tremper dans les assiettes de hors–d’œuvre.
Vous pourrez aussi accompagner vos plats d’un vin local de la vallée de l’Oronte ou de vins Libanais, tel que le Ksara. Attention tous les restaurant ne servent pas de vin.

• Le Hammam
La culture du bien–être est inhérente à la culture Syrienne qui aime se retrouver au hammam, y compris tard le soir. Les hammams traditionnels syriens sont souvent d’un raffinement qui égale celui des palais. Parmi les hammams de Damas, on peut citer :
le hammam Al Tawrizi, parmi les plus beaux et les mieux conservés. Il date du début du XVe siècle,
le luxueux hammam Nur al Din, près de la mosquée des Omeyyades,
le très agréable hammam As Silsila, près du mausolée de Saladin.

A Alep, vous pourrez vous détendre dans le au raffiné hammam Yalbougha al Nasri, ou vous relaxer au convivial hammam Bab al Ahmar.

La Syrie aujourd’hui
• Économie
Les hydrocarbures mais représentent plus du tiers des recettes budgétaires, un tiers du PIB et près de 70% des exportations syriennes. Le secteur agricole, deuxième pilier, emploie près du tiers de la population active et génère 30% du PIB. Le troisième secteur est le tourisme, en plein essor, qui représente presque 10 & du PIB

Pour mener à bien le modèle de transition (passer d’une économie planifiée à une économie sociale de marché), les autorités syriennes mettent en place progressivement un cadre législatif moderne (fiscalité, politique monétaire, signature d’accords de libre échange). Elles comptent sur le dynamisme du secteur privé (80% de la production économique globale) et des investisseurs étrangers pour répondre à l’évolution démographique (40% de la population a moins de 18 ans). Deux autres défis seront également à relever : la mise en place d’un filet social et une augmentation de la valeur ajoutée.

• Population
La Syrie compte pratiquemrnt 20 millions d’habitants ; 52% de ruraux et 48% de citadins, selon une parité équilibrée. En 2001 l’indice de fécondité s’établissait à 3,8, autrement dit l’indice d’une population jeune.

Dans sa composition ethnique, la Syrie garde les traces de sa très riche histoire. La langue Arabe, parlée par tous, rassemble un peuple composé de diverses ethnies, confessions et modes de vie. Les Arabes, représentés par 90% de la population, côtoient les Kurdes (peuple indo–iranien, 5% regroupés principalement au Nord–Est), les Arméniens très présents à Alep, et une petite communauté de Circassiens (descendant des tribus musulmanes du Caucase habitant la plupart le Djéziré ou le plateau du Golan). Une communauté de Palestiniens a également trouvé refuge en Syrie. Les Bédouins, les ruraux et les citadins forment eux aussi des groupes, souvent implantés de longue date sur le territoire. Ces groupes restent très attachés à leurs traditions et vivent en harmonie parfaite.

• Religion
Les Syriens sont musulmans à 87%, 75% sont sunnites. Branche de l’Islam représentant l’orthodoxie, le sunnisme est l’expression très majoritaire de l’Islam à travers le monde. Les Kurdes, comme minorité ethnique, embrassent cet Islam de la majorité.

Les 12% de musulmans restants constituent des minorités. Celles–ci sont principalement alaouites, mais aussi druzes, ismaéliens et chiites.

Les chrétiens représentent quant à eux près de 13% de la population, c’est une communauté très hétérogène, composée de courants grecs, arméniens, syriens, assyriens, maronites, chaldéens, latins, souvent orthodoxes mais aussi catholiques et protestants. Leur présence en Syrie est attestée depuis les premiers temps du christianisme. Trois villages du Qalamoun (Nord de Damas) parlent d’ailleurs encore l’Araméen, la langue du Christ. Les communautés religieuses, comme les ethnies, se côtoient dans la paix et l’harmonie, partageant parfois des lieux de pèlerinage communs.
Notez également que le gouvernement laïque ne distingue pas la population syrienne par ses religions, celles–ci se différencient donc de manière fluide et naturelle.
• Jeux
Le jeu national est le trictrac. Mêlant le hasard des dés à la réflexion, il peut se jouer de manière enfantine ou demander un véritable effort de stratégie. Le jeu se présente sur un plateau divisé en deux. Il s’agit de déplacer les pions, en fonction des dés, sur les pics alignés sur le plateau. La suite dépend de la règle suivie. Il s’agit soit de bloquer les pions de l’adversaire avec ses propres pions, soit de « les manger ». Le plaisir du jeu relève aussi de l’esthétisme, puisque le plateau en bois est orné de marqueterie.
• Loisirs
Le temps libre du vendredi se passe généralement en famille. La journée est rythmée par la grande prière de la mi–journée, que même les moins pratiquants respectent. Les jours de congés sont consacrés à de paresseuses promenades, souvent en famille, à des sorties culturelles, au restaurant ; les heures s’écoulent tranquillement. L’été, les familles urbaines profitent des piscines publiques, situées dans les faubourgs des villes. On embarque le pique–nique et les maillots pour la journée. Les Syriens aiment également prendre le frais au bord de la mer.
En saison, les plus aisés occupent les chalets de montagne (Slenfé, Kassab…) endroits de villégiature très courus.
• Vie nocturne
C’est surtout à Damas que vous pourrez sortir le soir, pour des activités culturelles ou festives. Le cinéma Cham Palace diffuse en permanence un film en version anglaise. Les centres culturels étrangers projettent également parfois des films nationaux et proposent diverses manifestations culturelles (expositions, lectures…).

On trouve également de nombreuses discothèques populaires, et d’autres beaucoup plus branchées où vous pourrez côtoyer la jet set syrienne.

Vous pourrez vous mélanger aux Syriens dans les cafés, surtout fréquentés par les hommes, comme les discothèques. Le temps passe vite, à discuter, mener des parties d’échecs ou de backgammon endiablées.

Pour de sains plaisirs, préférez le hammam. Rien de plus relaxant qu’un bain doublé d’un massage pour chasser la fatigue du jour. D’autant qu’ils sont généralement monuments historiques. Ils ferment autour de minuit. Attention, les horaires sont distincts pour hommes et femmes.

À voir
• Le Proche–Orient ancien
À la pointe occidentale du croissant fertile, la Syrie compte d’innombrables sites archéologiques dont certains attendent encore d’être fouillés. Ceux qui ont été explorés ont jeté un éclairage passionnant sur cet Orient ancien, berceau de nos civilisations où s’inventa l’écriture et où s’élaborèrent les grands mythes qui ont traversé les siècles. Près de l’Euphrate, à la frontière de l’Irak, Mari, ville royale qui contrôlait un vaste territoire en haute Mésopotamie. Sur la côte méditerranéenne, Ougarit , cité marchande du IIe millénaire av JC, qui est, comme Mari, un grand chantier de l’archéologie française, et la cité phénicienne d’Amrit. Dans la région d’Alep, l’ancienne cité d’Ebla qui a livré pas moins de six palais et plusieurs temples, et Aîn Dara, un temple néohittite dont l’entrée est précédée de biens étranges empreintes de pieds géantes. Pour une approche complète de cette période, ne manquez pas la visite des grands musées de Syrie, où sont exposées quelques–unes des plus belles trouvailles dégagées par les archéologues : le Musée archéologique d’Alep possède la célèbre déesse au vase jaillissant, une des figures emblématiques de Mari.
Au musée national de Damas, vous verrez la gracieuse figure du danseur Ur–Nanshé et un aigle léontocéphale (à tête de lion), trouvé aussi à Mari, qui est un chef–d’œuvre d’orfèvrerie. Enfin, le tout nouveau musée de Deir ez–Zor retrace de manière à la fois didactique et fort agréable l’histoire de la Djéziré, région entre le Tigre et l’Euphrate peuplée depuis l’aube des temps.
• La présence romaine
Avec la conquête par Alexandre le Grand, la Syrie entra de plain–pied dans l’univers culturel grec qui se prolongea sous l’occupation romaine. De grandes cités s’épanouirent avec artères bordées de colonnades, temples, édifices publics : Apamée et ses 400 colonnes relevées, Bosra, dont l’impressionnant théâtre est l’un des plus vastes de l’Orient Antique, Shahba, la ville de l’éphémère empereur Philippe l’Arabe… À Damas, c’est au long des ruelles de la vieille ville que l’on rencontrera les vestiges romains, fûts de colonnes ou blocs cyclopéens émergeant des constructions médiévales. Palmyre, c’est autre chose : un style directement emprunté au vocabulaire gréco–romain, mais mâtiné d’influences orientales et adapté aux goûts de ses habitants, Bédouins enrichis par le commerce des caravanes. Plus à l’Est encore, Doura–Europos fut une ville de garnison romaine : si les ruines des édifices de la cité sont peu évocatrices et que les trésors qu’elle a livrés – de superbes fresques notamment – sont à l’abri dans les musées, il reste ses formidables remparts et la beauté du site, quarante mè au–dessus de l’Euphrate.
• Des mosaïques à profusion
De Rome à Byzance, la Syrie a connu une grande tradition de mosaïstes qui ont produit quelques panneaux d’exception. Dans le djebel druze, aux musées de Shahba et de Souweyda, on peut voir de grandes compositions inspirées de la mythologie, qui décoraient de riches villas romaines. Au muséed’Apamée , l’œuvre la plus célèbre est une représentation de Socrate avec les sages de l’Antiquité, qui devait orner le sol de l’école néoplatonicienne de la ville ; y sont également exposés, comme au musée de Maaret–an–Nouman, des panneaux d’inspiration chrétienne provenant d’églises de la région. Au musée archéologique de Hama, ne manquez pas la mosaïque des six musiciennes, témoignage unique sur les instruments de musique antiques. Dans la cour de la mosquée des Omeyyades de Damas , il reste encore une partie des magnifiques mosaïques à fond or que réalisèrent au VIIe s les conquérants musulmans, aidés par des artistes byzantins.
• Villages et sanctuaires byzantins
La Syrie fut possession du Basileus de Constantinople jusqu’à l’arrivée des musulmans au VIIe siè. Le temps pour la civilisation byzantine d’imprimer une marque profonde sur le pays. En matière d’architecture impériale, on pourra voir le palais et l’église de Qasr ibn Wardan , édifiés par Justinien près de Hama. De même, les citernes de Résafé, dans la steppe, comparables à celles de Constantinople. Mais les vestiges les plus étonnants appartiennent au domaine civil : ce sont, dans des centaines de villages de la belle région du Massif calcaire, des maisons, des tours, des pressoirs, des églises, des hôtelleries, restés souvent dans un état de conservation stupéfiant, témoignage unique d’un monde rural disparu. Certaines églises étaient au centre d’un pèlerinage et reçurent un traitement architectural privilégié ; ainsi le sanctuaire de Saint–Siméon, élevé à l’emplacement de la colonne du célèbre Stylite : un joyau de l’architecture paléochrétienne.
• L’Islam dans sa première grandeur
Les Omeyyades, première dynastie musulmane, régnèrent au VIIe et VIIIe siècles. depuis la Syrie et firent de Damas une capitale d’empire. Ils y laissèrent des constructions monumentales, les plus anciennes de l’Islam. En tout premier lieu la grande mosquée des Omeyyades à Damas, qui a suscité, depuis sa construction au VIIIesiècle, l’admiration de l’ensemble du monde musulman ; ses murs étaient à l’origine revêtus de mosaïques à fond d’or. La Grande Mosquée d’Alep, une fondation omeyyade sur le modèle damascène, a subi de nombreux ajouts postérieurs ; voir surtout son beau minaret d’époque seldjoukide (XIesiècle). Nostalgiques du désert d’où leurs ancêtres étaient issus, les Omeyyades y firent construire des palais : celui de Qasr al Hayr al–Sharqi est le mieux conservé. De leurs successeurs les Abbassides, peu de vestiges significatifs ont traversé les siècles, si ce n’est la porte de Bagdad de Raqqa, une ville fondée au milieu du désert par le calife al–Mansour.
• Souks et vieilles villes
La Syrie, c’est aussi ces vieilles villes typiquement orientales, avec leurs allées étroites, leurs couleurs, leur foule et leurs parfums. Sous l’apparente anarchie des souks se dissimule une stricte organisation de l’espace : ici les orfèvres, là les marchands de légumes, ailleurs les échoppes débordant d’épices… Il faut absolument prendre le temps de flâner sous les voûtes médiévales des souks d’Alep, qui sont certainement les plus beaux de tout le monde musulman : une expérience fascinante. Au cœur des souks, des caravansérails (khans) servaient d’entrepôts aux marchandises venues des pays lointains par caravane ; la plupart sont d’époque ottomane, mais quelques–uns remontent aux Mamelouks, comme le khan al Qadi d’Alep, le plus ancien de la ville. À ne pas manquer : les khans al–Joumrouk, al–Wazir et as–Saboun, dans la Mdiné d’Alep ; les khans Assas Pacha et Souleiman Pacha à Damas.
À Deir–ez–Zor, dans la région de la steppe, c’est pour son animation que le souk vaut une petite promenade : tous les Bédouins des alentours viennent s’y approvisionner, vêtus de robes aux couleurs éclatantes. Quant à Hama, bien que très reconstruite, elle conserve près de l’Oronte un petit quartier ancien aux ruelles tortueuses et aux impasses fleuries ; on vient surtout y admirer les norias, ces immenses roues de bois qui tirent l’eau du fleuve depuis des siècles pour arroser jardins et vergers des alentours.
• La citadelle des Croisés
Pour les Croisés, la Syrie était la gardienne de la Terre Sainte. Dès leur arrivée, ils occupèrent le littoral, qu’ils répartirent en fiefs où ils s’installèrent grâce à une série de forteresses dont plusieurs gardent fière allure : le Krak des Chevaliers , château vedette de Syrie, patiemment dégagé par les archéologues français à l’époque du Mandat, le château de Saône (ou château de Qab), formidable masse de basalte qui domine le rivage. Voyez aussi le donjon de Safita, pittoresque bourgade dans une belle région de montagnes, et Tartous, qui fut le grand port franc en Syrie : si le château a été depuis longtemps aménagé en habitations, la cathédrale des croisés est parvenue intacte jusqu’à nous. En face de Tartous, la petite île d’Arwad fut le dernier lambeau de terre aux mains des Croisés. C’est aujourd’hui un minuscule port de pêche où dansent des embarcations multicolores : on y mange d’excellents poissons dans les tavernes du bord de mer.
• L’art de vivre à l’orientale
L’Orient, c’est également un art de vivre, hérité à la fois des fastes romains et des traditions du désert. C’est derrière les murs des palais qu’il trouva son épanouissement le plus raffiné : pièces superbement décorées, plafonds peints, murs tapissés de marqueterie de pierre et de faïences colorées, cours délicieusement fleuries, agrémentées d’iwans et d’un bassin autour duquel la famille se retrouvait le soir venu pour prendre le frais. Vous pourrez visiter le palais Azem de Damas et son homonyme de Hama, tous deux restaurés et transformés en musées. Il en existe d’autres encore habités, transformés en écoles, en restaurants ou en bâtiments publics, que vous découvriez au gré de vos visites : à Damas, les palais Nizam, Maktab Anbar ou Dahdah, tous situés aux alentours de la rue Droite ; à Alep , Beit Djoumblatt, dans la vieille ville, ou les vieilles demeures du quartier chrétien, telle la maison Ajiqbach.
• Les plus beaux points de vue
La Syrie vous étonnera aussi par ses paysages, qui ne sont pas seulement, loin s’en faut, de désert. Ainsi le djebel Ansariyé, avec ses cultures en terrasses et ses sommets enneigés. Vers l’Ouest, il descend vers le littoral dont on découvre de superbes panoramas depuis le château de Marqab. Vers l’Est, au contraire, du côté d’Apamée, la montagne tombe à pic au fond de la plaine du Ghab où coule l’Oronte : une véritable falaise que l’on descend par une route vertigineuse au–delà de Slenfé, petit centre de villégiatures pour les habitants de Lattaquié. Les contreforts de Taurus offrent aussi de beaux sujets aux photographes, par exemple autour de Cyrrhus, un site romain près de la frontière turque. A l’Est du pays, le désert, qu’il faut voir au printemps lorsqu’il se couvre de fleurs, offre également de bien belles perspectives : depuis le sommet des citadelles de Halébiyé ou de Doura–Europos d’où l’on domine les eaux bleues de l’Euphrate et depuis le château arabe de Palmyre, pour embrasser d’un seul coup d’œil toute l’oasis et ses milliers de palmiers, de grenadiers et d’oliviers. L’autre oasis célèbre du pays, c’est à Damas, du haut du mont Qassioun, que vous la découvrirez : c’est la célèbre Ghouta, chantée par les poètes arabes comme une préfiguration du paradis. Bien que grignotée peu à peu par l’urbanisation, elle entoure encore en partie la capitale de ses jardins et vergers.
• Les plages
On se baigne agréablement sur les plages aménagées au Nord de Lattaquié, sur la presqu’île de Ras ibn Hani ou à Ras al–Bassit, un sympathique village de pêcheurs, dans le Nord du pays, où les habitants de la région viennent passer leurs vacances. Les autres plages syriennes, à l’état naturel, sont moins propices à la baignade.
• À la rencontre de la chrétienté orientale
Depuis saint Paul, le christianisme est bien vivant en Syrie : il suffit pour s’en convaincre d’assister à la sortie des églises le dimanche matin, dans le quartier chrétien de Damas (lien). Ou de se rendre au monastère de Sednaya, un des pèlerinages les plus célèbres de l’Orient, sur le lieu où la vierge apparut à l’empereur Justinien. Dans cette même région du Qalamoun (lien), le curieux village de Maaloula (lien), en partie troglodytique, est devenu fameux dans le monde entier car on y parle encore la langue qu’utilisait le Christ. A Ezra, dans le Hauran, c’est une église du début du VIe siècle. qui sert toujours aux offices paroissiaux. A Alep, la capitale du nord, le quartier chrétien de Jdeidé conserve ses beaux palais et ses nombreuses églises qui appartiennent chacune à un rameau différent de la chrétienté orientale.