• OrientationLaccès peut se faire par bus depuis Damas (140 km), direct ou avec changement à Deraa ou Douweyda. Le plus rapide est de passer par Derra, itinéraire plus long en kilomètres, mais qui emprunte une autoroute. Lautre itinéraire permet en revanches quelques haltes intéressantes.
Vous arriverez par la nouvelle bourgade à la lisière sud des ruines romaines. Il y a un parking devant le théâtre. Vous pourrez vous restaurer à la cafétéria située sur lesplanade en haut du théâtre romain, dans les petits restaurants sur le parvis de la citadelle, ou, plus chic, au restaurant de lhôtel Bosra Cham.
Une visite rapide prend 2 h, une découverte approfondie, une demi–journée.
Pour apprécier au mieux le site, il est conseillé dentrer à pied dans Bosra par la Bab al–Hawa, de visiter les monuments disséminés dans la ville, et dachever sa visite en beauté, par le théâtre.
Laccès est libre car le site est en partie un village habité. Citadelle et musée ouverts tous les jours de 9 h à 16 h du 1er mars au 1er novembre, 10 h – 18 h tout le reste de lannée.
• Points dintérêtLa porte ouest (Bab al–Hawa) : face à la route qui vient de Dera.
Cette porte, dont laspect rude surprend, est insérée dans le mur denceinte qui a fréquemment servi de carrière. Deux niches destinées à recevoir des statues sont aménagées dans les piliers sur lesquels reposent deux arches superposées.
La voie dallée, le decumanus : au pied des piliers.
En suivant le tracé rectiligne de cette voie, on longe des bases de colonnes, des fûts couchés… Cest ainsi quon parvient à lintersection avec le cardo, marquée dun tétrapyle inscrit dans une place ovale que lon devine.
Un vaste espace consacré au commerce : souvre à gauche.
Il comprenait un forum, des entrepôts et surtout un bâtiment souterrain appelé cryptoportique où étaient entreposées les marchandises. Ce bâtiment de 106 mètres de long a conservé intactes ses 34 lucarnes depuis le début du IIe siècle.
Un arc monumental à trois arches : près du cryptoportique.
Il enjambe la rue qui longe lentrepôt à lintersection du cardo. Erigé au début du IIe siècle, il suit le modèle traditionnel, avec un grand arc central (13 m) flanque de deux petits.
Des colonnes de 14 mètres surmontées de chapiteaux corinthiens : plus loin sur le cardo.
Vous verrez quatre colonnes dune hauteur exceptionnelle, qui auraint appartenu à un nymphée monumental.
Deux colonnes avec chapiteaux et entablement : de lautre côté de la rue.
Elles représentent les seuls vestiges de temple romain découverts à ce jour. Elles appartiennent à un type particulier au Hauran, le kalybé, sanctuaire à chambre cubique couronnée dune coupole. Il servait à lexposition de statues en plein air.
Les thermes : sur la droite de laxe principal.
Ce sont les thermes les mieux conservés de Bosra, assez délabrés cependant. En forme de T, le bâtiment comprenait quatre pièces ; certaines ont encore leur voûte et leurs baignoires. Jouxtant les termes, les colonnes dun édifice non identifié ont été remontées.
La mosquée dOmar : en suivant la rue qui longe lentrepôt.
Contemporaine de la Grande Mosquée de damas, elle a subi plusieurs remaniements importants. Son plan – une salle couverte donnant sur une cour à portiques – est calqué sur celui de la maison du Prophète à Médine. Mais ici, en labsence de bois, le toit a été recouvert de dalles de basalte, aujourdhui remplacées par du ciment.
La mosquée dal–Khidr : proche de la mosquée dOmar.
Restaurée en 1133 sur lemplacement dune mosquée plus ancienne. Carrée, de petite taille (7 mètres de côté), elle communique avec son minaret par un étroit passage.
Cest une endroit de pèlerinage réputé : cest ici que la chamelle montée par le prophète aurait baraqué à son arrivée à Bosra ; ici également quune autre chamelle portant le premier exemplaire du Coran se serait agenouillée.
La medersa seldjoukide : à lest.
De plan cruciforme, elle est surmontée par une coupole en son centre. La cour carrée quelle abrite dessert deux iwan et une salle de prière au sud. La medessa est séparée du sanctuaire primitif par un autre sanctuaure de lépoque abbasside.
Le couvent de Bahirâ : par une rue qui prend au sud près du minaret.
Il ne sagit en fait pas dun couvent, mais dune basilique du III ou IVe siècle, qui fut adaptée par les chrétiens de Bosra pour servir au culte à lépoque byzantine.
La mosquée de Fatima : près de lEglise sur la droite de la rue.
Il nest reste que le minaret et quelques arcs.
La cathédrale de Bosra : sur la gauche.
La cathédrale fut édifiée en 412–513, sur un plan carré comme léglise dEzraa, mais en beaucoup plus vaste. La construction initiale prévoyait une coupole de 36 mètres de diamètre supportée par huit piliers pour abriter une nef circulaire.
La coupole sétant effondrée, lédifice fut remanié selon un plan plus classique de basilique.
Néanmoins, Bosra servit dexemple, quelques années plus tard, pour lédification de Sainte–Sophie de Constantinople, qui conserve toujours sa coupole.
Des reste Nabatéens : en suivant toujours la même rue.
Vous verrez encore une colonne et une porte, datant vraisemblablement de lépoque romaine. La forme géométrique des chapiteaux est caractéristique de lart des Nabatéens.
Le palais dun gouverneur romain :
Cétait celui du gouverneur de la province dArabie. Il possède encore deux étages bien marqués, malgré lenchevêtrement des constructions modernes. Ses proportions sont particulièrement imposantes : 50 mètres de long sur 33 mètres de large.
La mosquée Abou–El–Fida :
Cest une unique salle rectangulaire dont le toit est supporté par six arcs. Détails surprenant : son minaret na pas descalier. La mosquée est bâtie au pied dune immense citerne de 150 mètres de diam être sur 120 mètre de côté. Un exemple plus réduit de birket (réservoir) est encore visible à lest. Ces citernes sont remarquablement conservées. A lépoque romaine, elles alimentaient en eau tout Bosra, grâce à un vaste réseau de canalisation. Aujourdhui, elles servent dabreuvoir aux animaux et de piscine aux enfants.
La citadelle :
De lextérieur, rien ne laisse deviner le merveilleux monument enserré derrière ses hauts murs. Un fossé profond, un pont–levis et huit tours carrées massives en forme la défense. Des archères se dessinent dans les murs hérissés de mâchicoulis et surmontés de chemins de ronde. La majeure partie des travaux date de lépoque ayyoubide et sont dus à linitiative de Malik al–Adil, frère de saladin. Seule la forme semi–circulaire a de quoi intriguer.
Le théâtre Romain :
Après de longs travaux qui ont duré jusquen 1947 et permis le dégagement des gradins et des passages, le théâtre a pu renaître. Cest sa conversion en place forte, entreprise de lépoque omeyyade, qui a finalement permis de le garder intact : il nest guère que le théâtre dAspendos (en Turquie) qui soit dans un état aussi exceptionnel de conservation. Sa construction remonte au milieu du IIe siècle. Les trois rangées de 14, 18 et 5 gradins de la cavea sont parfaitement conservées. Elles permettaient daccueillir 9000 spectateurs. Son diamètre de 100 mètres le range en troisième place des théâtres de Syrie, après Apamée et Cyrrhus.